Ma Reine - Jean-Baptiste Andrea

by - 24.9.17


Vallée de l'Asse, Provence. Eté 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l'école. Il est différent.
Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu'il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d'une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d'absolu.

Editions : L'Iconoclaste
Langue : français   Pages : 222



Voilà  un roman tout à fait particulier. Ma Reine dépeint une société très dure. Des parents qui n'acceptent pas vraiment le handicap de leur enfant, une fillette qui cache son désespoir sous une avalanche de caprices, un berger alcoolique hors de la réalité et un garçon livré à lui-même. Sous une écriture de conte initiatique se cache un monde difficile pour un enfant différent des autres

Je rejoins l'avis général en disant que le style de Jean-Baptiste Andrea m'a touché par sa poésie. C'est simple, limpide. Pas un mot de trop. Le personnage de Shell m'a pétrit le cÅ“ur avec son envie de liberté, son désir d'être aimé pour ce qu'il est, sans devoir rentrer dans une case. Sa naïveté fait sourire, pas parce qu'il est différent mais parce que ce n'est qu'un enfant qui veut croire en ses rêves, envers et contre tout. L'auteur réussit particulièrement bien à nous faire ressentir la difficulté qu'a le garçon à exprimer ses sentiments. Il est piégé par sa propre incapacité à exprimer ses émotions. Il y a un réel décalage entre les pensées et les actions dans ce roman. 

L'écriture de Jean-Baptiste Andrea fait vivre ce garçon avec justesse. En revanche, il y a presque trop de non-dits. On nous dépeint un monde cynique mais sans explorer réellement les personnages. J'aurais aimé mieux comprendre Viviane, ses blessures et son histoire. Il est réducteur de la considérer comme une enfant capricieuse. Il semble que son caractère soit plus complexe que cela. Mais malheureusement l'auteur n'en parle pas. Il est vrai que l'histoire de Viviane n'a pas grand chose à voir avec le voyage initiatique de Shell, et n'a donc pas d'importance pour l'intrigue principale, mais j'aurais aimé en savoir plus. Il en va de même pour le personnage du berger.

Toutefois, j'ai lu ce roman à une vitesse éclair. Deux petites heures d'une soirée tranquille ont suffi. Et c'est un moment de poésie que je recommande. Il faut le voir, selon le magazine Lire, comme "un petit livre puissant et magnétique, onirique et poétique à souhait."

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